samedi 26 avril 2008

Sacrée démonstration !

Mais que fait la police?

« Le problème de l'Hérault, c'est la population qui croît »

ENTRETIEN

Le colonel Éric-Pierre Molowa commandele groupementde gendarmeriede l'Hérault La délinquance en zone gendarmerie augmente : + 8,6 % pour le premier trimestre (1).

Comment l'expliquez-vous ? Il y a une hausse, ce n'est pas contestable, mais ces pourcentages doivent être rapportés à certaines réalités.
Nous avons toujours une hausse régulière de la population. Nous avons aussi eu des renforts moindres en ce début d'année, notamment des escadrons de gendarmes mobiles qui viennent habituellement en soutien.
Mais notre zone d'action, périurbaine, est de plus en plus vaste dans l'Hérault. En 2007, nous étions au deuxième rang national en terme de crimes et délits constatés.

Quels sont les points noirs ? Les infractions économiqueset les violences à personne sont en augmentation.Oui, les délits financiers ont tendance à se développer, notamment les escroqueries sur internet, où il y a de plus en plus d'achats et donc des arnaques. Quant aux violences, il s'agit souvent de menaces ou de violences conjugales. Nous intervenons tous les soirs, entre 20 h et 23 h, pour ce genre de problème lié à l'évolution de la société, avec le chômage et les gros soucis d'alcoolisation.

D'un autre côté, les violences physiques crapuleuses sont en diminution dans notre zone.La délinquance de voie publique (vols, cambriolages, agressions, etc.) restela priorité. Comment menez-vous le combat ?Les vols simples sont difficiles à résoudre, on ne peut pas être partout.

Mais les vols à la roulotte, les dégradations, les escroqueries restent la priorité car ils plombent les chiffres. Même si nous avons une satisfaction puisque le nombre de cambriolages baisse.Le problème, je le répète, c'est cette population qui croît dans la totalité du département, tous ces lotissements qui apparaissent dans les communes, avec les soucis qui vont avec.

On ne peut pas se concentrer sur un endroit, on doit répartir la totalité des moyens sur tout le département. Des cambriolages, des vols sur les chantiers, il y a en partout. Il nous faut nous adapter à tout cela, en mettant en place, par exemple, des communautés de brigades, comme Gignac et Aniane, dont nous attendons beaucoup. Même si les résultats ne se font pas encore ressentir.

Recueilli par Y. P.
Midi Libre Édition du mercredi 23 avril 2008

(1) La délinquance générale augmente de 8,6 % (7 800 faits contre 7 180 pour le premier trimestre 2007) et la délinquance de voie publique de 6,69 %(3 844 contre 3 603 en 2007).