samedi 26 avril 2008

Bientôt le boîtier anti-usagers de la route?

Ultrasons
Le boîtier anti-jeunes devant le juge

Le boîtier «anti-jeunes» à ultrasons, au centre d'une récente polémique en France, a fait pour la première fois jeudi l'objet d'une action judiciaire, intentée par les commerçants d'une petite cité balnéaire bretonne dénonçant une «arme sonore illicite». Le tribunal de Saint-Brieuc était saisi en référé par l'association des commerçants de Pléneuf Val-André (Côtes d'Armor), qui se plaignaient des nuisances provoquées selon eux par cet appareil installé en mars sur la façade d'une résidence secondaire dans le centre ville.

Connu sous le nom de «Mosquito» en Grande-Bretagne ou de «Beethoven» en France, cet appareil censé émettre des ultra-sons perceptibles uniquement par les jeunes est destiné à «disperser» les groupes d'adolescents pouvant se rassembler devant immeubles ou maisons.
Ce procédé a été vivement critiqué par de nombreux responsables politiques, dont la ministre de la Santé et de la Jeunesse Roselyne Bachelot qui l'a jugé «inacceptable».

L'avocat de l'association Val Tonic regroupant les commerçants de Pléneuf Val-André, Me Jacky Voisin, a estimé devant le tribunal que ce dispositif constituait «une arme sonore illicite», dont il a demandé «la saisie sous astreinte». Quelques jours après son installation fin mars, les riverains, à la lecture de la presse, ont fait le rapprochement entre cet appareil et leurs maux de tête soudains ainsi que les gestes d'enfants qui «se cachaient les oreilles en passant», a expliqué Me Voisin en faisant état d'«une dizaine de témoignages».
Chloé Giroud, 23 ans, employée dans une boutique de cadeaux voisine, a indiqué avant l'audience avoir récemment «consulté un ORL» et «souffrir de micro-lésions à l'oreille interne» du fait de son exposition trois ou quatre heures par jour à l'appareil pendant la semaine où celui-ci a fonctionné.

Car une fois reçue l'assignation en justice, le propriétaire de la maison, qui réside à Nanterre (Hauts de Seine) et n'était pas présent à l'audience, a fait immédiatement débrancher le boîtier. Son avocat, Me Jacques Duval, a plaidé la «bonne foi» de son client victime selon lui d'incivilités à répétition, et qui aurait notamment déposé «sept plaintes» restées sans suite pour tapage nocturnes et dégradations volontaires.
Excédé, il a même «écrit au président de la République Nicolas Sarkozy» pour se plaindre, a affirmé l'avocat qui a refusé d'entrer sur le terrain «de la morale» devant le juge des référés.
Ouest France
24 avril 2008