Des gendarmes expriment leur mal-être
Ronald Guillaumont, 60 ans, gendarme retraité et secrétaire adjoint de l'association.
Pour contourner le devoir de réserve, ils ont créé l'association « Forum gendarmes et citoyens ».
Pourquoi avoir créé cette association ?
C'est une association de type loi 1901, ni syndicale et ni professionnelle, car nous n'en avons pas le droit. Elle est créée pour donner un cadre juridique protecteur au forum créé sur Internet il y a tout juste un an. Le forum est prioritaire. C'est un espace pour faciliter l'expression libre et l'information des gendarmes, de leurs conjoints, et des citoyens. Il suffit de s'inscrire et de prendre un pseudonyme. Tout le monde y a accès.
Pourquoi ce forum ?
En Europe, il existe une Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. La France l'a signée, mais refuse de l'appliquer à ses militaires. Pourtant, en Espagne, Italie et Allemagne, ils ont le droit de s'exprimer. Nous avons le sentiment de ne pas être des citoyens à part entière.
Le forum est-il fréquenté ?
Nous avons près de 7 700 inscrits, dont 80 % de gendarmes. Depuis le 1er avril, nous en avons enregistré 200 de plus ! Il répond à un vrai besoin.
Qu'est-ce que les gendarmes expriment le plus ?
Un mal-être. On est corvéable à merci. Nous faisons des semaines de 70 heures, sans compensation. Les heures supplémentaires n'existent pas. Nicolas Sarkozy dit qu'on doit travailler plus pour gagner plus. Mais nous ne sommes pas concernés. On a obligation d'habiter à la caserne. Et on peut être appelé à tout moment. Les conjoints dénoncent une absence de vie de famille.
Prochainement, les 100 000 gendarmes seront rattachés au ministère de l'Intérieur, comme les policiers. Qu'en pensez-vous ?
La guerre des polices n'existe pas. Mais on voudrait une plus grande égalité de traitement. Et être davantage informé par la Direction de la gendarmerie nationale.
Pourquoi avoir déposé les statuts de l'association à la sous-préfecture de Brest ?
C'était le plus simple, j'habite près de Brest et suis secrétaire adjoint. Étant gendarme retraité, je ne suis plus soumis au devoir de réserve. Je peux m'exprimer sans risquer une sanction ou un blâme, comme cela a été le cas récemment pour un de nos membres, gendarme actif. Notre président est un gendarme de l'active, à Pontivy.
Recueilli par Laurence GUILMO.
Ronald Guillaumont, 60 ans, gendarme retraité et secrétaire adjoint de l'association.
Pour contourner le devoir de réserve, ils ont créé l'association « Forum gendarmes et citoyens ».
Pourquoi avoir créé cette association ?
C'est une association de type loi 1901, ni syndicale et ni professionnelle, car nous n'en avons pas le droit. Elle est créée pour donner un cadre juridique protecteur au forum créé sur Internet il y a tout juste un an. Le forum est prioritaire. C'est un espace pour faciliter l'expression libre et l'information des gendarmes, de leurs conjoints, et des citoyens. Il suffit de s'inscrire et de prendre un pseudonyme. Tout le monde y a accès.
Pourquoi ce forum ?
En Europe, il existe une Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. La France l'a signée, mais refuse de l'appliquer à ses militaires. Pourtant, en Espagne, Italie et Allemagne, ils ont le droit de s'exprimer. Nous avons le sentiment de ne pas être des citoyens à part entière.
Le forum est-il fréquenté ?
Nous avons près de 7 700 inscrits, dont 80 % de gendarmes. Depuis le 1er avril, nous en avons enregistré 200 de plus ! Il répond à un vrai besoin.
Qu'est-ce que les gendarmes expriment le plus ?
Un mal-être. On est corvéable à merci. Nous faisons des semaines de 70 heures, sans compensation. Les heures supplémentaires n'existent pas. Nicolas Sarkozy dit qu'on doit travailler plus pour gagner plus. Mais nous ne sommes pas concernés. On a obligation d'habiter à la caserne. Et on peut être appelé à tout moment. Les conjoints dénoncent une absence de vie de famille.
Prochainement, les 100 000 gendarmes seront rattachés au ministère de l'Intérieur, comme les policiers. Qu'en pensez-vous ?
La guerre des polices n'existe pas. Mais on voudrait une plus grande égalité de traitement. Et être davantage informé par la Direction de la gendarmerie nationale.
Pourquoi avoir déposé les statuts de l'association à la sous-préfecture de Brest ?
C'était le plus simple, j'habite près de Brest et suis secrétaire adjoint. Étant gendarme retraité, je ne suis plus soumis au devoir de réserve. Je peux m'exprimer sans risquer une sanction ou un blâme, comme cela a été le cas récemment pour un de nos membres, gendarme actif. Notre président est un gendarme de l'active, à Pontivy.
Recueilli par Laurence GUILMO.
Ouest France, lundi 14 avril 2008
