mercredi 30 avril 2008

J'ai fait un rêve

Lisez l'article, imaginez le sort réservé aux usagers de la route par la justice française. Pourquoi les usagers de la route ne seraient-ils pas des victimes? Tout simplement parce que l'Etat n'a trouvé que ce bouc-émissaire bien pratique pour se décharger de son incompétence. Ecoeurant.

Relaxé après avoir été pris avec du shit en prison

Housine est une victime. Me Cyril Malgras en a fait la démonstration, vendredi dernier, devant le tribunal correctionnel.
Tribunal qui l'a suivi en relaxant ce jeune Montpelliérain de 26 ans, à la barre pour avoir introduit de la résine de cannabis dans l'enceinte de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone .

Incarcéré depuis mars 2007 dans une information pour enlèvement et séquestration, Housine a été surpris par des surveillants de la maison d'arrêt avec 8 g de résine de cannabis, à son retour du parloir.

Le jeune homme, qui ne fume pas, a donné plusieurs versions avant de rester sur la dernière : il aurait été forcé à prendre le morceau de shit pour le remettre à un détenu dans un autre bâtiment.
Si la détention n'a rien d'une sinécure, Me Malgras a retracé les conditions de vie du jeune homme incarcéré à l'étage « difficile » des toxicomanes sous traitement de substitution. Et le racket dont il a, notamment, été victime par deux prisonniers.
Un de ses codétenus a voulu dire stop. Il a été passé à tabac dans la cour de promenade, ses agresseurs dénoncés et condamnés à dix-huit mois et deux ans d'emprisonnement. Depuis, Housine passe « pour celui à l'origine de leur condamnation » , a soutenu Me Malgras. Quand on lui a passé le shit, au parloir, « il n'a pas voulu que ça recommence et n'a pas dénoncé ceux à qui ils devaient le remettre » .

En revanche, la marchandise n'ayant pas été livrée, il a dû payer : un paquet de cigarettes pour un gramme de résine, soit huit paquets remis. Pour prouver sa bonne foi, Me Malgras a insisté sur sa faible condamnation devant le conseil de discipline : quinze jours de quartier disciplinaire, dont huit avec sursis.

Jusqu'aux résultats d'analyses toxicologiques effectuées sur le produit saisi. « Les enquêteurs écrivent que ça "semble" être des stupéfiants. On s'est contenté d'une présomption, le doute doit profiter au prévenu. »

Face aux deux mois de prison requis par le procureur, le tribunal a entendu les arguments de Me Malgras, relaxant Housine des faits qui lui étaient reprochés.

Midi Libre
Édition du mardi 29 avril 2008
S. H.