Lisez l'article, imaginez le sort réservé aux usagers de la route par la justice française. Pourquoi les usagers de la route ne seraient-ils pas des victimes? Tout simplement parce que l'Etat n'a trouvé que ce bouc-émissaire bien pratique pour se décharger de son incompétence. Ecoeurant.
Relaxé après avoir été pris avec du shit en prison
Housine est une victime. Me Cyril Malgras en a fait la démonstration, vendredi dernier, devant le tribunal correctionnel.
Tribunal qui l'a suivi en relaxant ce jeune Montpelliérain de 26 ans, à la barre pour avoir introduit de la résine de cannabis dans l'enceinte de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone .
Incarcéré depuis mars 2007 dans une information pour enlèvement et séquestration, Housine a été surpris par des surveillants de la maison d'arrêt avec 8 g de résine de cannabis, à son retour du parloir.
Le jeune homme, qui ne fume pas, a donné plusieurs versions avant de rester sur la dernière : il aurait été forcé à prendre le morceau de shit pour le remettre à un détenu dans un autre bâtiment.
Si la détention n'a rien d'une sinécure, Me Malgras a retracé les conditions de vie du jeune homme incarcéré à l'étage « difficile » des toxicomanes sous traitement de substitution. Et le racket dont il a, notamment, été victime par deux prisonniers.
Un de ses codétenus a voulu dire stop. Il a été passé à tabac dans la cour de promenade, ses agresseurs dénoncés et condamnés à dix-huit mois et deux ans d'emprisonnement. Depuis, Housine passe « pour celui à l'origine de leur condamnation » , a soutenu Me Malgras. Quand on lui a passé le shit, au parloir, « il n'a pas voulu que ça recommence et n'a pas dénoncé ceux à qui ils devaient le remettre » .
En revanche, la marchandise n'ayant pas été livrée, il a dû payer : un paquet de cigarettes pour un gramme de résine, soit huit paquets remis. Pour prouver sa bonne foi, Me Malgras a insisté sur sa faible condamnation devant le conseil de discipline : quinze jours de quartier disciplinaire, dont huit avec sursis.
Jusqu'aux résultats d'analyses toxicologiques effectuées sur le produit saisi. « Les enquêteurs écrivent que ça "semble" être des stupéfiants. On s'est contenté d'une présomption, le doute doit profiter au prévenu. »
Face aux deux mois de prison requis par le procureur, le tribunal a entendu les arguments de Me Malgras, relaxant Housine des faits qui lui étaient reprochés.
Midi Libre
Édition du mardi 29 avril 2008
S. H.