samedi 26 avril 2008

L'alcool non, l'eau ferrugineuse, ouiii

Au volant, jeune et à jeun

LES CONDUCTEURS novices, surtout les jeunes, sont plus exposés aux dangers de l'alcool.

Le secrétaire d'Etat à la Mobilité, Etienne Schouppe (CD&V), veut limiter le taux d'alcoolémie à 0,2 pour mille chez les « conducteurs inexpérimentés ». Tour de vis ? Boire ou conduire. Pour les conducteurs inexpérimentés, notamment les jeunes, il sera de plus en plus question de choisir. Le nouveau secrétaire d'Etat à la mobilité, Etienne Schouppe, songe en effet à ramener le taux d'alcool autorisé dans le sang à 0,2 pour mille, pour les novices.

L'annonce de cette mesure a suscité des réactions courroucées des organisations de jeunes conducteurs. « Cela revient à stigmatiser et à harceler les jeunes », estime Johan Chiers, directeur des Responsible Young Drivers. Même avis du côté du Conseil de la jeunesse d'expression française. La réduction du taux d'alcool autorisé « stigmatise les jeunes. Elle déresponsabilise par ailleurs les autres conducteurs par rapport à la problématique de l'alcool au volant », dénonce le CJEF. Répondant aux critiques, Schouppe a tenu à préciser qu'il ne vise pas spécifiquement les jeunes, mais les conducteurs ayant moins de deux ans d'expérience. Reste que le secrétaire d'Etat à la Mobilité a, sur ce sujet, un dossier en béton ; même s'il ne s'agit que de viser les jeunes.

Les chiffres d'abord : en 2006, 16 % des automobilistes de moins de 25 ans ont été contrôlés positifs. Vingt et un pour cent des poursuites judiciaires concernent des jeunes de 18 à 24 ans, alors que ceux-ci ne représentent que 11 % de la population.
Par ailleurs, 21,5 % des morts sur la route dans notre pays ont moins de 24 ans. Des études ensuite : elles montrent que physiquement les jeunes tolèrent moins bien l'alcool. On sait par ailleurs que pour un novice, la conduite est plus exigeante en termes de concentration. L'effet « disruptif » de l'alcool est donc plus important pour eux. Enfin, de nombreuses études ont montré que les jeunes ont davantage tendance à sous-estimer leur état d'imprégnation.

Tant l'OCDE que les ministres européens des Transports ont recommandé le passage au 0,2 pour mille. Selon eux, « le risque d'accident augmente beaucoup plus rapidement avec chaque verre d'alcool consommé pour les jeunes conducteurs que pour les conducteurs plus âgés ». Huit pays européens, dont l'Allemagne et l'Autriche, ont déjà franchi le pas. En Belgique, les états généraux de la Sécurité routière ont suivi cet avis et ont recommandé de limiter à 0,2 le taux d'alcool autorisé pendant la durée du permis provisoire. Pour le coup, Schouppe ne manque pas d'arguments.
Le Soir.be
MICHEL DE MUELENAERE
mercredi 23 avril 2008, 19:09