mercredi 16 avril 2008

Après les voitures il faut interdire les camions !

Sauvian (34)
Un chauffeur décède écrasé dans sa cabine

Le conducteur d'un camion toupie chargé de béton (8 m 3 ) a trouvé la mort, hier matin, sur le chemin de la Vistoule qui mène au chantier du nouveau lotissement de Sérignan, entre les Serres de l'Estagnol et la déchetterie, sur la commune de Sauvian.
Ce Biterrois d'une quarantaine d'années, père de famille, est décédé, écrasé dans sa cabine quelques minutes après que son camion s'est retrouvé dans un fossé bordant la route.

« On était dans la serre, mon épouse et moi-même, quand on a entendu un coup de klaxon et un grand boum, expliquait, traumatisé, le propriétaire des Serres de l'Estagnol . De là où l'on se trouvait, on n'y voyait rien, alors on a couru pour se rapprocher. Et on a découvert le camion sur le bas-côté. On n'a vu aucune voiture partir. Aussitôt, on a voulu porter secours à la victime mais on ne distinguait que sa main qui sortait de la cabine. On a essayé de l'apaiser. On lui a dit qu'on allait appeler les secours, qu'il fallait qu'il tienne bon. Il gémissait. On lui a pris la main pour le réconforter mais, à un moment donné, sa main a lâché prise. Il est mort sous nos yeux. »

C'est le propriétaire de la pépinière qui a alerté les sapeurs-pompiers de Sérignan. Mais quand, le capitaine Taillefer et ses hommes sont arrivés sur place, il était déjà trop tard.Pourquoi, le camion s'est-il renversé ? Le chauffeur a-t-il donné un coup de volant pour éviter un chien ou une autre voiture ? S'est-il assoupi ? Les enquêteurs de la communauté de brigade de Valras devront le déterminer. Une enquête de voisinage a d'ailleurs été menée mais, pour l'heure, les résultats n'ont pas été communiqués.

« Ce matin (Ndlr : hier), j'étais avec lui à la centrale pour charger le béton, confiait un collègue de travail de la victime . Il ne m'avait pas l'air fatigué.
C'était un chauffeur expérimenté. Ça m'étonnerait qu'il ait été pris par sa toupie, il en avait l'habitude. Car il faut savoir que lorsque le béton est un peu dur, dans les virages, on est souvent déporté sur la droite ».On le constate, il existe encore beaucoup de zones d'ombres dans cette affaire.

Laurent VERMOREL
Midi Libre Édition du mercredi 16 avril 2008