dimanche 22 juin 2008

RDV au tas de sable

Hausse du pétrole
Nouvelle journée d'action des routiers le 30 juin
xxxx
KLAXONS, bouchons monstres et énervement hier matin sur le périphérique parisien. Dès 6 h 30, « près de 200 camions » selon l'Organisation des transporteurs routiers européens (Otre), instigatrice de cette opération commando (mais seulement « plusieurs dizaines », selon le Centre d'information routière) ont investi le périph. A l'origine de cette manifestation surprise : la colère de l'Otre de ne pas avoir été conviée à une table ronde organisée hier en fin de matinée entre le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, et les professionnels.
xxxxxxxxxxxxxx
« Nous n'avons pas été invités parce que la FNTR (Fédération nationale des transporteurs routiers) ne voulait pas s'asseoir à la même table que nous », s'emporte Gilles Mathelie-Guinlet, le secrétaire national de l'Otre. Entre les représentants de patrons routiers, l'ambiance est donc à couteaux tirés. L'Otre milite pour la mise en place d'un prix fixe du carburant afin de faire face à la flambée du pétrole qui, hier a dépassé la barre des 137 $. « Une demande irréaliste », selon Nicolas Paulissen, le porte-parole de la FNTR.
xxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxx
Reçus, eux, près de deux heures durant par Dominique Bussereau, les représentants de la FNTR sont ressortis « globalement satisfaits », tout en déplorant l'absence de mesures d'urgence, en particulier une baisse des charges sociales et fiscales. Résultat : la FNTR appelle à une nouvelle journée d'action le 30 juin. « Et cette fois, on prévoit des barrages filtrants », explique Nicolas Paulissen.
xxxxxxxxxxxxxxxx
Cependant, la FNTR approuve nombre des axes « stratégiques » retenus hier par le gouvernement pour doper la « compétitivité » du secteur. A commencer par les pistes qui visent à modifier de façon drastique la comptabilisation du temps de travail. Le « temps de disponibilité » d'un chauffeur - qui inclut par exemple le temps de chargement et de déchargement d'un camion - pourrait ainsi ne plus être compté comme du temps de travail. De quoi faire bondir la CFDT et la CGT. Un expert et un médiateur vont être désignés, et des négociations vont s'ouvrir.
xxxxxxxxxxxxxxxxxx
Reste que les routiers français ne sont pas les seuls à faire grise mine. La crise, flambée du baril oblige, frappe tous les pays d'Europe. A tel point que le sujet est au coeur du sommet de Bruxelles des dirigeants de l'Union européenne.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Les taxes sur les produits pétroliers ont rapporté à l'Etat 120 millions d'euros de plus que prévu au premier trimestre, du fait de la flambée du pétrole, selon Bercy. Ce surplus servira à alimenter un fonds destiné à mettre en oeuvre des mesures de solidarité et d'adaptation face à la hausse des prix. Une mesure annoncée par Nicolas Sarkozy.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Valérie Hacot
Le Parisien , vendredi 20 juin 2008