vendredi 13 juin 2008

Le rêve

Jeudi, il restait trois véhicules d'intervention en état de marche, alors que le marché de renting suscite la polémique
Un taxi interne à la police, faute de véhicules

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Charleroi. En raison du manque de véhicules dont souffre la zone de police, les forces de l'ordre ont organisé un système de taxi interne.
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Incroyable ! En raison du manque de véhicules dont souffre la zone de police depuis plus de deux ans, les forces de l'ordre ont organisé un système de taxi interne : un policier dépose ses collègues en intervention et vient les récupérer quand ils ont terminé.
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« On manque de véhicules depuis deux ans, confirme Eric Garbar (délégué SLFP). Mardi, lors de la tranche horaire 14 h-22 h, il restait trois véhicules opérationnels pour une douzaine d'équipes. Dès lors, soit une équipe part en intervention et, quand elle rentre rédiger son rapport, confie les clés du véhicule à une autre équipe. Il y a ainsi des clés qui se baladent de main en main, d'une tranche horaire à l'autre ; soit on envoie des gens conduire leurs collègues tandis que d'autres patrouillent à pied. » La situation prêterait à sourire s'il ne s'agissait de la zone carolo, où les statistiques concernant les vols avec violence restent élevées.
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Des véhicules, la police s'en est vu promettre plusieurs fois depuis l'avènement de la tripartite communale. Aux dernières nouvelles, la flotte de la zone de police carolo sera renouvelée endéans les deux mois. Le collège communal a en effet approuvé les contrats de renting portant sur 80 véhicules, pour un coût de près de 4 millions d'euros.
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Le dossier soumis au collège comportait onze lots. Tous n'ont pas été acceptés. En effet, les lots 1 et 2, portant sur une Audi A6 (pour la chef de zone) et de deux Audi A4 (pour deux directeurs), ont été recalés. Le coût du premier véhicule (quelque 1.400 euros mensuels au lieu des 800 préconisés par le collège) et son équipement (une tablette pouvant supporter un PC portable à l'arrière) ont attiré l'attention des échevins. « La chef de zone n'a jamais demandé une Audi A6, nous confirme-t-on. Mais cette voiture a obtenu le plus de points, parmi les différentes offres. »
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Et c'est là que se situe la pierre d'achoppement. Les véhicules proposés ont été soumis à différents critères, rapportant chacun des points qualitatifs. Or le collège a jugé que la pondération des critères, de même que l'octroi des points n'étaient pas assez motivés dans l'attribution de marché. Ces lots ont donc été renvoyés pour étude à la cellule des marchés publics de la Ville. D'autant que, pour quelques points et euros de moins, la chef de zone pouvait obtenir une VW Passat.
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A ce moment, les versions s'affrontent. Selon la Ville, le reste du marché a été notifié, sans attendre le réexamen des lots 1 et 2. Mais jeudi, au sein de la police, une autre version circulait, aussitôt démentie par le cabinet du bourgmestre. Elle laissait entendre que l'ensemble du dossier aurait dû repasser mardi en collège. Et que n'ayant pas été inscrit, il avait été reporté au mardi suivant. De quoi énerver des hommes déjà lassés par leurs conditions de travail indignes. Et justifier un dépôt de préavis de grève par la CGSP, avec effets dès le 12 juin.
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PASCAL LORENT
Le Soir
vendredi 30 mai 2008, 10:01