lundi 30 juin 2008

Emprunt

« Je n'ai pas volé ce scooter, je l'ai emprunté »
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Un habitué de la justice était présenté à la barre du tribunal de Mende. Il est arrivé menotté et sous escorte de la maison d'arrêt. La justice lui reproche d'avoir volé un scooter, mais aussi d'avoir mis le feu à sa cellule.
Sur son CV, le jeune homme affiche douze condamnations. Mais il explique au président, pour justifier le fait qu'il ait mis le feu à sa cellule : « Je ne supporte pas la prison. Je me coupe, je m'égorge, mais p ersonne ne m'entend. C'est pour cela que j'ai mis le feu à ma cellule. J'ai assez payé, monsieur le président, il faut faire quelque chose pour moi. » Et le président de lui répondre : « Tant que vous ne vous tiendrez pas tranquille, vous serez en prison. Arrêtez, sinon vous passerez les trois quarts de votre vie derrière les barreaux. » À y être, deux affaires ont été regroupées. En avril dernier, le prévenu a aussi volé un scooter, même s'il s'en défend : « Je ne l'ai pas volé, je l'ai juste emprunté. » Soit, mais pas de chance pour lui, il est tombé en panne d'essence quelques centaines de mètres plus loin. Résultat, il s'est fait attraper. Et il est poursuivi.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
« Nous lui disons depuis longtemps de se tenir à carreau, insiste le procureur Pagis, mais il ne comprend pas. Quand il est en liberté, il y a lui et le reste de la société. Je vous demande trois mois de prison pour le vol et sept mois pour l'incendie. Nous avons fait le tour de la question, je veux qu'il exécute sa peine dans la foulée. » M e Michel a tenté en vain de réduire la peine demandée. « On l'enferme dans des centres où les pathologies sont très lourdes. Il traverse des moments très difficiles et quand il a mis le feu, il traversait un moment difficile. Vous devez en tenir compte. Il voulait être transféré, personne ne l'a écouté. Il a mis le feu. Cet homme souffre réellement au niveau psychiatrique. Il faut en tenir compte. » Il sera condamné à huit mois de prison ferme pour les deux affaires.
Xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Midi Libre
Édition du jeudi 26 juin 2008