lundi 30 juin 2008

Propagande de la Stasi

Gilet jaune : opération XXL en centre-ville
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C'est la dernière tendance du moment : le gilet jaune. Karl Lagerfeld en personne le porte sur des panneaux publicitaires visibles dans toute la France, donc à Nîmes. Et comme le dit le célèbre couturier : « C'est moche, ça ne va avec rien mais ça peut sauver une vie. » Message repris en choeur hier après-midi auprès des conducteurs nîmois, lors d'une grande opération de prévention routière menée en centre-ville.
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Place Séverine, sous le cagnard, le dispositif est impressionnant. Une dizaine de policiers - tous portant le gilet autoréfléchissant, naturellement - arrête des véhicules. Ils ne sont pas là pour verbaliser. L'action a plutôt des allures de piqûres de rappel : contre un permis de conduire et une carte grise en règle, ils remettent aux automobilistes le fameux gilet jaune, obligatoire à partir du 1er juillet. Les conducteurs arrêtés qui n'auront donc pas à courir après la denrée rare (lire ci-contre) repartent avec le sourire. « Nous ne sommes pas là que pour la répression. C'est une campagne de sensibilisation à la nouvelle loi », confie Dominique Bellion, le préfet du Gard, venu observer les échanges.
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Pour ce gilet, on assiste à un véritable défilé (de voitures), près de 150 au total. « Le but, c'est de faire passer un message : ce gilet doit être à portée de main pour qu'au moindre arrêt sur la route, le conducteur sorte du véhicule avec. S'il le met dans le coffre, ça ne sert à rien », souligne le commissaire Folletet. Auprès des conducteurs, les policiers insistent aussi : « La loi en impose un par véhicule mais c'est toujours mieux d'avoir un gilet par passager. » Si ce genre d'opération a lieu un peu partout en France, la préfecture du Gard a voulu mettre les grands moyens, organiser une opération visible avec l'aide de la Prévention routière, et à une heure de grande affluence. L'idée : marquer les esprits. En matière de sécurité routière, le Gard est un « très mauvais élève » répète le préfet. « Et 2008 commence très mal. On a le sentiment qu'il y a de plus en plus de gens qui conduisent vite. Ici, le risque de mourir sur les routes est 30 % plus élevé qu'ailleurs. » Les autorités l'assurent : cet été, les g randes opérations vont se poursuivre, et pas pour distribuer des gilets.
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Agathe BEAUDOUIN
Midi LibreÉdition du jeudi 26 juin 2008