samedi 31 mai 2008

Une calamité : la fatigue

Fatigués, ils volent un scooter pour rentrer
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" Le scooter, il n'était pas attaché. Nous n'avions pas l'intention de le voler. Nous avions bu et voulions rentrer chez nous. Nous avons dérapé... " Voilà, en résumé selon les prévenus, le fin de mot de cette histoire qui s'est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche, rue Maillart, entre le boulevard des Arceaux et l'avenue de Lodève. Et qui s'est achevée, pour les deux protagonistes et à l'issue de quarante-huit heures de garde à vue, hier après-midi, à la barre du tribunal correctionnel.
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Le propriétaire du deux-roues est, lui, formel : il avait attaché son engin avec pas moins de deux systèmes antivol différents. Cela n'a visiblement pas suffi. Mais le 125 cm 3 et ses "emprunteurs" ne sont pas allés bien loin : ils ont été interpellés, dans la foulée, par une patrouille de police, avenue de l'École-d'Agriculture.
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Pour le ministère public, la version servie à l'audience par le duo ne tient pas. Et le représentant du parquet de préciser sa pensée : « À 3 h du matin, ils étaient assez fatigués pour voler et pousser un scooter. » Parlant de l'un des deux prévenus, il enchaîne : « Il est sorti de prison en avril après avoir purgé deux mois pour vol aggravé. Cela a tellement bien servi qu'il recommence. Et aujourd'hui, c'est le jour des regrets ! ». D'où ces deux ans de prison, dont quinze mois assortis d'un sursis et d'une mise à l'épreuve pour l'un ; un an de prison, dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve pour son comparse.
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Mais pour Me Moukoko, le conseil des deux garçons, le compte n'y est pas. « Aujourd'hui, s'ils repartent en prison, ils vont basculer et cela n'aura aucune valeur pédagogique. » (foutage de gueule !) Un argumentaire entendu pour partie par les magistrats. Ils ont condamné le premier prévenu à deux ans de prison, dont vingt mois assortis d'un sursis et d'une mise à l'épreuve. Le second a, lui, écopé de trois mois ferme.
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J.-F. C.
Midi Libre
Édition du mardi 27 mai 2008