vendredi 9 mai 2008

produit de luxe

Alors que nos chers (au sens pécuniaire!) gouvernants affirment qu'ils ne baisseront pas les taxes sur les carburants (ce dont se félicitent les facho déguisés en bobo, les khmers verts et autre pourriture politicienne -fuck you bastards!!) les français d'en-bas, ceux qui crèvent pendant que les parisianistes palabrent sous les baobabs doivent se démerder pour aller bosser et gagner de quoi à peine survivre. Bienvenue dans le monde merveilleux des politocards qui ne savent pas ce que c'est de devoir gagner sa croûte à la sueur de leur front !!!!!!!
Montpellier
Ces automobilistes qui partent sans payer l'essence
Dans cette station-service de La Martelle, le gérant garde dans une boîte des cartes bancaires, des permis de conduire et autres cartes de bus ou même des téléphones portables. Des oublis ? Pas du tout : « Ce sont des clients qui prennent de l'essence, qui ne peuvent pas payer et qui me disent : "Je n'ai pas d'argent, qu'est-ce que je vous laisse ?" Il y en a au moins pour 1 200 €, explique-t-il. Mais qu'est-ce que vous voulez faire ? Le client n'a pas d'argent, il faut bien le faire revenir par un moyen. En général, ils reviennent régler mais pas tous, c'est pour cela que j'ai tout ça. »
C'est un signe des temps, l'explosion du prix des carburants conduit, à Montpellier aussi, à des comportements inédits à la pompe à essence.
A Saint-Clément-de-Rivière, voilà une dizaine de jours, un conducteur a fait le plein pour 60 € et il a expliqué qu'il ne pouvait pas payer. La police a dû intervenir et cet homme devra rembourser.
A ce phénomène, s'en greffe un second qui fait tourner en bourrique certaines stations-service : les automobilistes qui disparaissent sans payer l'essence.
Mercredi dernier, les policiers ont réussi à interpeller une jeune femme qui ne se privait pas pour escroquer la station Total de l'avenue de la Recamballe. Le 26 mars et le 11 avril, elle est venue mettre de l'essence dans sa Peugeot 307 cabriolet et, à chaque fois, elle a pris la poudre d'escampette, sans rien régler... Le 29 avril, elle a voulu récidiver mais l'employé l'a repérée et mise en fuite avant que la police ne l'arrête avenue de la Liberté. Pour éviter toute poursuite, elle avait mis un morceau de scotch sur sa plaque afin de la maquiller. La lettre C était ainsi transformée en O, ce qui lui évitait d'être repérée. « Les garçons, on a l'habitude, mais là, des filles... Elle, c'était une cliente que l'on avait déjà vue.
En fait, ça arrive plusieurs fois par semaine, souvent à la fin du mois et c'est vrai que depuis que le prix du litre a explosé, on a beaucoup plus de grivèleries », témoigne un employé de la station. C'est devenu impossible de faire confiance. Il faut tout surveiller. Récemment, j'ai vu qu'une Renault 19 avait du scotch sur toute la plaque. J'ai bloqué la pompe et son conducteur n'a pas pu se servir. »
Le gérant d'une station située avenue de Toulouse a même vu une mamie faire semblant de revenir à son véhicule, comme si elle avait oublié quelque chose, avant de partir sans payer...
A Juvignac, la station Elf a aussi l'habitude des fausses plaques et autres maquillages des numéros d'immatriculation. À une fréquence édifiante : « Les gens mettent de l'essence, ils accélèrent et ils partent. Ça dépend des semaines mais ça peut arriver une fois par jour », explique un employé.
« Souvent, aussi, les clients payent avec des chèques qui sont refusés. Ils promettent de revenir et on leur demande une pièce d'identité en leur expliquant qu'au bout d'une semaine, on va déposer plainte », ajoute-t-on avenue de la Recamballe. Mais à la station Elf de La Martelle, on affiche un certain défaitisme : « Un dépôt de plainte, on perd un temps monstrueux et ça aboutit rarement. »

Midi Libre
Édition du lundi 5 mai 2008
Yanick PHILIPPONNAT