vendredi 9 mai 2008

Chroniques d'une catastrophe annoncée

Le Royaume-Uni voit ses pubs fermer à un rythme alarmant
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La Grande-Bretagne s'inquiète d'une nouvelle épidémie: les fermetures de pubs, ces lieux au coeur de la vie des villes et des villages et considérés comme l'un des meilleurs symboles de l'identité nationale, se multiplient à un rythme alarmant à travers le pays.
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Les chiffres sont éloquents: 1.400 établissements ont fermé définitivement leurs portes l'an dernier, faisant tomber leur nombre à 57.000, contre 69.000 en 1980.
Les ventes de bière dans les "public houses" ont quant à elles reculé de 6,5% en 2007, ce qui représente un million de pintes consommées en moins chaque jour.
Les professionnels estiment qu'elles sont tombées à leur plus bas niveau depuis la crise des années 1930.
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Pire, le phénomène semble s'amplifier depuis le début de l'année. "Le taux de fermeture est passé maintenant à 37 établissements par semaine, 14 fois plus qu'il y a deux ans, ce qui prouve que le problème s'accélère", explique à l'AFP Mark Hastings, directeur de la communication de Beer and Pubs UK, une des organisations de défense du secteur. Et d'invoquer un cocktail aux ingrédients toxiques, à commencer par l'état général de l'économie, à l'origine d'un climat de sinistrose "qui n'incite pas les consommateurs à sortir, et les pousse, lorsqu'il le font, à dépenser moins".
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La clientèle se contenterait donc de plus en plus d'acheter de l'alcool dans les supermarchés, et de le consommer à la maison.
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L'interdiction de fumer dans les lieux publics, entrée en vigueur l'an dernier en Angleterre et au Pays de Galles, est également accusée par les tenanciers d'avoir nuit gravement à leur fréquentation.
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Mais la goutte qui fait déborder la pinte, c'est la hausse de 6% des taxes sur l'alcool décidée en mars par le ministre des Finances, Alistair Darling, dans le cadre du budget 2008.
Des augmentations conséquentes sont programmées pour les années suivantes, et "l'association de la bière et des pubs" estime que d'ici les jeux Olympiques qui se tiendront en 2012 à Londres, le prix d'une pinte aura flambé à 6,50 livres, soit plus de 8 euros, contre un peu plus de 3 livres aujourd'hui.
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Le secteur commence à craindre que la vague de fermetures ne se transforme en un raz-de-marée. "Le gouvernement a déjà créé un environnement dans lequel les pubs ferment à un rythme record. (on a les mêmes dans la province France) Et le budget 2008 va encore aggraver le problème", s'alarme Nick Bish, qui dirige l'Association des commerces franchisés. Le phénomène inquiète particulièrement dans les zones rurales, où l'on déplore déjà une disparation progressive des bureaux de poste, des écoles et des églises. Mais selon les statistiques, il frappe avant tout les villes, où la concurrence est très rude.
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A travers le pays, des campagnes de soutien aux établissements menacés s'organisent. Des associations profitent de l'arrivée du mois de mai, et de ses deux lundi fériés (les 5 et 26) pour inciter le public à faire un tour au pub du coin.
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Des patrons tentent aussi de réagir en multipliant les animations, à coup de concerts et autres écrans plats diffusant des matchs en direct. Une recette qui ne marche pas à tous les coups, car si les Anglais ont connu un bon parcours en rugby, terminant deuxième de la coupe du Monde cet automne, l'échec de l'équipe nationale à se qualifier pour l'Euro 2008 de football risque d'avoir des effets désastreux.
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D'autres se sont lancés dans la restauration de qualité, avec un succès palpable, puisqu'en moins de deux décennies, les "gastropubs" ont poussé comme des champignons.

dimanche 4 mai 2008 - 11:30
AFP


Dans la province France :
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Fumeurs interdits, les bars trinquent
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Depuis le 1er janvier, il est formellement interdit d'allumer une cigarette dans un bar. Les premières émotions passées, que se passe-t-il vraiment ?
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Derrière de larges sourires, les tenanciers de débits de boissons cachent parfois leur amertume.
Le chiffre d'affaires a baissé par rapport à l'année dernière. Les estimations de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) se sont confirmées : ils ont perdu entre 20 et 30 % en moyenne.
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Les situations sont cependant diverses. « Chez Gazon » (« Café lyonnais »), le chiffre d'affaires a baissé de presque 50 %, uniquement sur la partie bar et non sur la restauration. « C'est la première fois en six ans d'activité qu'il a fallu puiser dans les réserves pour payer les charges », note le patron.
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La jeunesse moins présente. Les établissements du centre-ville, qui disposent notamment d'une terrasse sont moins touchés.
A « L'ilôt café », les comptes ne sont pas encore affinés, mais les serveuses ressentent une baisse dans la fréquentation. Les bars fréquentés par une clientèle jeune paraissent souffrir davantage.
Au « Globe » par exemple, une serveuse constate que la jeunesse a disparu.
En début de soirée, les gens semblent également moins disposés à s'attarder. « Ils ne peuvent plus fumer au travail. Avant, ils se rattrapaient au bistrot en sortant. Aujourd'hui, ce n'est plus possible ».
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Midi Libre
samedi 3 mai 2008 - 17:38