samedi 24 mai 2008

Solidarité avec ceux que Bruxelles fait crever

Sète
Gasoil trop cher, les chalutiers restent à quai
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Après une première réunion de crise, samedi à Port-la-Nouvelle, les patrons-pêcheurs se sont réunis hier en criée
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« Tant que le ministre ne nous aura pas proposé une solution durable quant au prix du gas-oil, nous resterons au port, comme tous les chalutiers de Vendres à Marseille, d'ailleurs. » Au sortir de la réunion qui a eu lieu hier matin en criée de Sète, Pierre D'Acunto, le second prud'homme sétois, était passablement remonté. Et pour cause : comme l'ensemble des "patrons" méditerranéens, il attend encore et en vain l'application d'une proposition gouvernementale qui permettrait de maintenir le prix du gas-oil à un niveau assurant la viabilité des armements. XXXXXXXXXXXXXXXX
La trentaine de patrons de chalutiers sétois, ainsi que certains matelots et leur représentant, avaient ainsi fait le déplacement ce dimanche pour entendre de la bouche du prud'homme le compte-rendu de la réunion audoise de samedi, et communiquer leur "position" sur le sujet. A en croire le discours de Pierre d'Acunto au sortir de cette réunion de crise, elle est unanime : les chalutiers sétois ne prendront pas la mer aujourd'hui, ni dans les jours à venir, à moins que Michel Barnier, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, ne formule une proposition concrète. « Nous avions été très attentifs à ce qui s'était passé au Guilvinec en novembre dernier - la montée au créneau des pêcheurs d'Atlantique, ndlr - », explique le second prud'homme sétois, soulignant qu'en ne décidant aucun "blocus" des ports, les Méditerranéens avaient alors montré leur bonne volonté. « Or, depuis, les annonces de Nicolas Sarkozy, qui préconisait un gas-oil à 30 centimes d'euro, sont restées sans effet, excepté une aide ponctuelle qui ne résoud pas le problème. Aussi, nous ne prendrons pas la mer, dans l'attente d'une vraie proposition... » XXXXXXXXXXXXXXXXXX
Pour mémoire, le prix du litre de gas-oil était, pour les professionnels de la pêche, d'environ 52 centimes d'euro fin 2007. En fin de semaine dernière, il atteignait les 73 centimes au poste d'avitaillement sétois, parfois davantage dans d'autres ports méditerrannéens. « Entre mardi et la fin de semaine dernière, il a encore pris 8 centimes », déplorait hier Pierre D'Acunto, rappelant qu'entre le mois de janvier et cette fin de printemps, il en coûte plus de 1 500 € supplémentaires par plein hebdomadaire à un chalutier de taille moyenne.
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Si, à ce niveau de prix, les armements sont en limite de viabilité « et les salaires de nos matelots à peine décents pour une journée de travail de 15 heures, la situation risque de devenir critique dans les prochains jours », prévient le prud'homme. Rappelant que cette flambée du gas-oil a aussi des répercussions sur l'entretien des bateaux, des engins de pêche et la sécurité des équipages. La centaine de chalutiers de Méditerranée française ne devrait donc pas faire le plein aujourd'hui. Ni de gas-oil, ni de poissons, en attendant de voir leurs représentants reçus par le ministre Michel Barnier - ce qui est semble-t-il imminent. Et surtout de se voir proposer une solution durable. Pas simple.
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Midi Libre
Édition du lundi 19 mai 2008
Patrice CASTAN
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Saint-Brieuc
Gasoil : les armements costarmoricains ne veulent pas travailler à perte
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Les trente navires hauturiers immatriculés en Côtes-d'Armor, ainsi que la plupart des côtiers, rentrent les uns après les autres dans leur port d'attache. Au regard de la hausse du prix du carburant, les armateurs estiment qu'ils travaillent actuellement à perte. Mercredi matin, des pêcheurs costarmoricains feront partie de la délégation qui sera reçue par le ministre de la Pêche, Michel Barnier.
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Ouest France
22:28 - lundi 19 mai 2008
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Flambée du gazole
Les pêcheurs du Midi voient rouge
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0,73 €, c'était, hier, le prix du litre de gazole au poste d'avitaillement de Sète. Insupportable, estiment les chalutiers, gros consommateurs de carburant. Une semaine après l'entrée dans l'action de leurs collègues de l'Atlantique, les pêcheurs méditerranéens sont en première ligne. *****************
A Marseille, ils paralysent le terminal pétrolier de Lavéra ; à Frontignan et à Port- La-Nouvelle, ils bloquent les accès aux dépôts d'hydrocarbures. Objectif : faire pression jusqu'au déblocage des 310 millions d'euros sur trois ans du plan promis par Sarkozy cet hiver au Guilvinec. Pas sûr cependant qu'il satisfasse les pêcheurs. Il n'y aura pas de compensations directes de l'augmentation du carburant, Bruxelles s'y opposerait.
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Le mouvement de colère des pêcheurs français contre la flambée des prix du gazole commence à faire sentir ses effets. Hier, en raison du blocage persistant des dépôts de carburant, les stations service de La Rochelle ont été prises d'assaut.
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En Méditerranée, on n'en est pas encore là, mais le verrouillage du terminal pétroplier de Lavéra (Marseille), du dépôt de Port-La-Nouvelle (Aude) depuis hier matin 3 h 30 et surtout celui du centre d'approvisionnement de Frontignan, le plus grand dépôt d'hydrocarbures du sud, pourraient provoquer les mêmes effets. « Nous resterons jusqu'à mercredi, jour où nous rencontrerons le ministre », promettait, hier, Ange Morello, un patron de chalutier sétois qui s'apprêtait à passer la nuit sur le site frontignanais. Que peut leur annoncer le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier ? Dans la soirée, il s'est dit prêt à envisager une mise en place « plus rapide » et des « compléments » au plan d'aide présenté en janvier. *************************
Des discussions prévues mercredi avec les représentants de la profession porteront sur les moyens « d'utiliser ces outils de manière accélérée et sans doute en les complétant », a-t-il déclaré à Bruxelles, en marge d'une réunion avec ses collègues européens. « Ce plan est très utile mais le prix du gazole a augmenté très vite, en compromettant la viabilité de beaucoup de bateaux » , ce qui rend nécessaire de « tenir compte de la dégradation de la situation économique » depuis le début de l'année, a ajouté Michel Barnier.
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Il a fait valoir que le prix du litre de gazole avait bondi de 20 centimes d'euro au cours des six derniers mois, après avoir enregistré la même progression au cours des deux années précédentes. Selon lui, les préoccupations des pêcheurs sont donc « légitimes » . Ce plan d'action, qui prévoit des aides à hauteur de 310 millions d'euros sur trois ans, sera financé, pour l'essentiel, par une taxe de 2 % prélevée sur la vente de poissons dans la grande distribution. *****************
Paris entend en particulier soutenir la modernisation des chalutiers, notamment pour réduire la consommation de gazole, et aider à l'envoi à la casse des navires les plus vétustes, sur une base volontaire. Les mesures n'ont toutefois pas encore été appliquées, dans l'attente d'un feu vert de la Commission européenne qui entend s'assurer qu'il est en conformité avec la législation de l'UE, stricte sur les aides d'Etat. En 2004, Bruxelles avait imposé à la France de supprimer un fonds spécial qui devait permettre aux pêcheurs de payer le gazole moins cher que le prix du marché. ************
Midi Libre
Édition du mardi 20 mai 2008

MARINS-PECHEURS
Alliot-Marie soutient les policiers blessés
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La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a fait parvenir mercredi un message de «soutien» aux policiers blessés dans la matinée à Paris, lors de la manifestation de marins-pêcheurs devant le ministère de l'Agriculture et de la pêche.
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Dans une lettre à l'un des CRS «gravement blessé», la ministre exprime son «entier soutien et sa totale solidarité».
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Quatre policiers ont été blessés, dont trois sérieusement, mercredi matin à Paris par des projectiles lors d'une manifestation de 300 à 400 marins-pêcheurs.
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leparisien.com ,
mercredi 21 mai 2008, 16h52
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Pêcheurs : le gouvernement met 110 millions sur la table
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Très mobilisés, les marins pêcheurs ont obtenu hier en partie satisfaction. Le gouvernement a annoncé le versement de 110 millions d'euros à la filière. Le comité des pêches appelle à la reprise du travail mais, dans certains ports, le blocus continue.
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TRES AGITEE, la mer retrouvera-t-elle son calme ? Les marins pêcheurs, qui protestent depuis plus d'une semaine contre la flambée du prix du gazole, ont obtenu hier de nouvelles aides du gouvernement. Ce soutien intervient au moment où leur mouvement risquait de gripper l'ensemble de l'économie française. Toutefois, hier soir, le blocage de certains ports se poursuivait.
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Ce qu'ils ont obtenu. A l'issue d'une intense journée de négociations, Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, a annoncé le versement à la filière de 110 millions d'euros d'ici à la fin de l'année. Cette enveloppe fait partie d'un plan d'action d'un montant de 310 millions qui avait été annoncé par Michel Barnier en janvier. Mais, prévu pour durer trois ans, ce plan va être compacté sur deux années. Il englobe notamment une aide de 40 millions de soutien aux revenus des pêcheurs et une enveloppe de 22 millions pour la flotte (les patrons pêcheurs). Michel Barnier a aussi indiqué qu'une réunion avec le patron de Total, Christophe de Margerie, serait organisée pour « explorer toutes les pistes d'amélioration sur le prix du gazole vendu aux navires de pêche. » Pour venir en aide aux pêcheurs de cabillaud, qui ont déjà atteint cette année les quotas fixés par Bruxelles, une autre enveloppe de 15 millions d'euros sera accordée. Enfin, une table ronde regroupant les pêcheurs et les acteurs de la grande distribution aura pour objectif de rendre plus transparent le mode de fixation des prix.
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Une journée mouvementée. Avant que les négociations ne débutent au ministère de l'Agriculture, hier matin, une manifestation réunissant près de 400 marins pêcheurs a tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre. Quatre policiers ont été blessés. Le blocus des ports desservant l'Angleterre a sérieusement perturbé le trafic des ferrys, mais Boulogne, Calais et Dunkerque ont été dégagés en fin de journée, contrairement à Dieppe. Le mouvement persistait aussi en Bretagne (Saint-Malo, Roscoff, Le Guilvinec), en Atlantique (Les Sables-d'Olonne) et en Manche. Les pêcheurs, parfois soutenus par des agriculteurs, ont bouché les accès à différents dépôts pétroliers. Ces actions ont eu des répercussions sur l'approvisionnement de quelques hypermarchés, ce qui a provoqué un afflux d'automobilistes dans les stations-service de Montpellier et de La Rochelle. Les barrages ont été levés dans les Bouches-du-Rhône, l'Hérault, le Calvados. Enfin, des pêcheurs venus du Sud-Finistère ont saccagé un bâtiment de la centrale d'achat du groupe Leclerc à Brest. D'autres ont vidé les rayons de poissons du Géant de Quimper avant de les distribuer gratuitement aux clients. Même pratique à Boulogne, avec une vente sauvage de 600 kg de poissons à 1 € le kg, et distribution gratuite sur les ports de Calais et de La Rochelle.
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La base suivra-t-elle ? Quelques minutes après l'accord trouvé avec le gouvernement, le président du Comité national des pêches, Pierre-Georges Dachicourt, a appelé les marins pêcheurs à reprendre le travail. Sera-t-il entendu ? Mobilisés depuis plus d'une semaine, les pêcheurs demandent à étudier de près le plan Barnier avant de stopper leur action. « 110 millions d'euros avant la fin de l'année, c'est vague, c'est nous prendre pour des imbéciles », estime Frédéric Matéo, le président du syndicat des chalutiers de Martigues (Bouches-du-Rhône), qui participait au blocage d'un dépôt pétrolier. D'autres, en revanche, ont décidé de reprendre la mer dès la nuit dernière.
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Gabriel Richalot et Jean Darriulat
Le Parisien , jeudi 22 mai 2008
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Pêcheurs : le mouvement se durcit
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À Cherbourg patrons et matelots ont vidé les rayons poissonnerie des grandes surfaces pour distribuer gratuitement poissons et crustacés aux automobilistes.
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Toute la journée d'hier, le mouvement de colère des pêcheurs bas-normands s'est amplifié à Cherbourg, Saint-Lô et Caen. Une pression avant la réunion avec le ministre de la Pêche aujourd'hui.
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À Cherbourg, distribution de poisson et homard gratuite. Hier, une centaine de pêcheurs du nord-Cotentin (excepté Saint-Vaast-la-Hougue et Barfleur) ont durci le mouvement commencé lundi. Une dizaine de bateaux bloquaient toujours le port. Patrons et matelots de côtiers comme de hauturiers ont vidé les rayons poissonnerie et produits de la mer, du frais aux surgelés des grandes surfaces de l'agglomération et d'un fournisseur pour les professionnels. Succès et sympathie garantis lors de la distribution au public de saumons frais, langoustes, morue ou barbet à l'heure de pointe de circulation. « Qui veut du poisson gratuit ? Du homard ? Profitez-en. C'est notre idée pour augmenter le pouvoir d'achat. » Hier soir, une partie des pêcheurs se préparait à passer une nouvelle nuit sur les bateaux à l'entrée du port. Quelques-uns partaient en voiture manifester à Paris pendant les négociations qui se dérouleront avec Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche. « On doit poursuivre nos actions mercredi. La réunion au ministère ne va rien donner. »
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À Caen, blocus des dépôts pétroliers. Une cinquantaine de pêcheurs de Port-en-Bessin et de Courseulles a bloqué, hier midi, l'accès aux camions-citernes des dépôts pétroliers au bord du canal de l'Orne. Camions et palettes empêchaient l'accès des camions. Au rond-point des dépôts des Combustibles de Normandie, les pêcheurs avaient mis le feu à des pneus. Une poignée de camions et leurs chauffeurs patientaient non loin du barrage. « Le prix du poisson est de plus en plus bas et on n'a pas de compensation de la hausse du gasoil dont le prix a presque doublé en un an », commente un patron pêcheur de Port-en-Bessin.
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Le blocus est prévu jusqu'à ce mercredi, jour de la manifestation à Paris et de la réunion avec le ministre. « On demande la clause de sauvegarde pour reprendre la mer », indique Bruno Thomine, président du comité local des pêches de Port-en-Bessin. « On est confronté à deux problèmes ici : le prix du carburant et le quota sur le cabillaud... »
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L'après-midi, le dépôt pétrolier d'Ouistreham a également été bloqué. En fin de journée, les pêcheurs étaient déterminés à y passer la nuit. « Au moins jusqu'à mercredi après-midi pour la réunion du comité national des pêches dont on n'attend pas grand'chose. »
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À Saint-Lô, barrage filtrant et déchargement sauvage. Une quarantaine de pêcheurs granvillais ont choisi de se rendre à Saint-Lô hier, devant le Conseil général. Dès 11 h, ils ont brûlé des pneus et des fumigènes, tout autour du rond-point de la maison du département. Puis ils ont installé un barrage filtrant le midi, sur la voie d'accès au giratoire venant du centre-ville. « C'est symbolique pour maintenir la pression en attendant la réunion avec Michel Barnier », explique Laurent Guyard, pêcheur depuis près de 30 ans.
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Symbolique encore, le déchargement d'un camion frigorifique, intercepté par le barrage. À son bord, 22 tonnes de chair de crabe surgelée du Vietnam et destinées à une entreprise de Carentan. Elles ont fini sur le trottoir saint-lois.
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Une délégation d'une dizaine de pêcheurs a été reçue au conseil général par les vice-présidents Erik Beaufils et Bernard Tréhet. « Nous les soutenons dans leurs demandes d'aides gouvernementales », affirme Bernard Tréhet. Les pêcheurs sont finalement repartis vers Granville en début d'après-midi et ont terminé leur journée d'action par une opération escargot sur l'A84. Hier soir ils prenaient la route pour manifester aujourd'hui à Paris.
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Gérard LEROUVREUR Éric AUPOIX et Lucie THUILLET.
mercredi 21 mai 2008
Ouest France
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Les professionnels de la route en galère, mais solidaires des pêcheurs
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Pendant trois jours, un vent de panique a soufflé sur les automobilistes français. Hier, à l'apogée de cet affolement, des queues de plusieurs dizaines de mètres sont apparues devant les stations-service ouvertes, de nombreuses autres ayant, souvent par précaution, préféré baisser leur rideau.
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Dès ce matin, le blocus des dépôts de carburant ayant été partiellement levé hier, la vie reprendra... comme avant, pour beaucoup d'usagers. Pour certains autres, les professionnels de la route, ce moment un peu particulier aura été parfois l'occasion de faire entendre leur voix. De dire leurs problèmes finalement souvent semblables à ceux mis en avant ces jours derniers par des pêcheurs désespérés. Témoignages ...
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Jean Gauthier est taxi à Narbonne. Au volant de sa voiture, il parcourt environ 80 000 km chaque année. Depuis trois jours, comme tous ses collègues, il galère un peu. Sans se plaindre vraiment. Au contraire, presque : « Je comprends les pêcheurs. Vous savez, avec le prix du gazole qui a été multiplié par deux en quatre ans et notre détaxe qui, elle, a été divisée par quatre, je perds à peu près 5 000 euros à la fin de l'année. Franchement, l'artisan-taxi qui a un véhicule et le pêcheur qui a un bateau n'en peuvent plus... » Avant le déblocage normalement prévu pour ce matin, le chauffeur s'est débrouillé, a fait des choix : « C'est simple, dans ces cas-là, je ne fais plus que le travail réservé, par exemple le transport médical et les courses jusqu'aux plages que des touristes m'ont commandées. En revanche, j'ai "déserté" la gare et les courses aléatoires. Aujourd'hui, dans mon réservoir, j'ai quasiment le plein, mais, si cela durait, dès lundi j'aurais des problèmes. Je transporte une patiente qui suit une chimiothérapie tous les lundis à Montpellier, et je me demande si je vais pouvoir assurer la semaine prochaine. C'est grave, même si, je le répète, je comprends ceux qui ont manifesté leur désarroi. »
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Autre profession touchée de plein fouet, celle des médecins de campagne. Christian Flaissier, basé à Lasalle dans le Gard, est l'un d'eux. Il sillonne les Cévennes à bord de sa voiture, son deuxième cabinet, et, s'il reconnaît qu'il n'est pas vraiment gêné pour l'instant, il se pose des questions sur l'avenir : « En tant que médecin, je suis prioritaire et je peux passer à la pompe à peu près normalement. En revanche, force est de constater que le budget véhicule est de plus en plus lourd pour des gens qui, comme nous, n'ont aucune détaxe alors que, professionnellement, ils effectuent près de 30 000 km par an. Si ça continue comme ça, les professions dépendantes de leur véhicule pour travailler seront étranglées. Il est primordial de ne pas abandonner nos campagnes... »
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Le discours de Francis Delpech, infirmier libéral à Sète, est un peu plus marqué : « Si le blocus s'était généralisé, j'avais prévu de faire certains soins à pied. A Sète, c'est possible. En tout cas, une chose est sûre, c'est que je soutiens complètement le combat des pêcheurs. J'en connais quelques-uns et je sais qu'ils vivent une période très difficile. Le problème de fond, c'est que face à l'augmentation des énergies fossiles, le gouvernement n'a pas anticipé. » On l'a compris, entre ces professionnels et les pêcheurs en colère existe une véritable solidarité. La voiture des uns est un peu le bateau des autres ...
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Christian VALOIS
Midi Libre