dimanche 6 juillet 2008

I know what you did last summer.

Gard : alerte sur les petites routes du Sud
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S'il fait bon vivre dans le Gard, on y meurt aussi beaucoup plus dans un fracas de tôle. L'usager local a 31 % de risques en plus d'être tué dans un accident que partout ailleurs dans l'Hexagone. Hors, les grands axes particulièrement fréquentés (lire ci-contre), l'impression prévaut qu'à la question : Quelles sont les routes les plus dangereuses ? « la quasi totalité des automobilistes ou des routards répondent les corniches sinueuses des Cévennes, indiquent les agents de l'Observatoire départemental de la sécurité routière (ODSE) à la DDE, pourtant, nous connaissons de graves problèmes dans le Sud ».
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En comparant les données enregistrées par les gendarmes et les policiers sur les cinq dernières années, l'ODSE a pointé que tous les clignotants étaient au rouge sur certains tronçons méridionaux cumulant tout à la fois le plus de tués, d'accidents graves, de taux d'alcoolémie et de jeunes conducteurs. Sans que l'afflux des touristes l'été sur le littoral, ni les périodes fêtes votives (250 par an dans le Gard, soit 800 jours), ne plombent les statistiques.
En réalité, à l'intérieur d'une sorte de triangle des Bermudes délimité par Saint-Gilles, Vauvert, Aimargues, Saint-Laurent-d'Aigouze, Aigues-Mortes, le Grau-du-Roi, l'existence de ces points noirs s'explique difficilement. Au point que les agents de l'ODSE parlent de « routes à questionnement ». Autrement dit, ils cherchent encore des réponses, « pour qu'un usager ait une tuile sur la D 38 entre Beaucaire et Bellegarde c'est qu'il n'est pas dans son état normal ou il a le pied lourd sur l'accélérateur ». En attendant de passer au crible tous les PV mortels de 2002 à 2006, afin de comprendre, les intervenants s'en remettent à un faisceau d'hypothèses, « l'attention des conducteurs a tendance à se relâcher dans les lignes droites, sur les trajets habituels domicile-travail. Enfin, sur les petites routes, il y a davantage de sentiment d'impunité ». Le comportement des usagers est donc mis sur la sellette, « dans 9 cas sur 10 il est à l'origine de l'accident ». Quatre autres radars fixes vont être déployés dès l'automne prochain dans le Gard qui s'ajoutent aux douze autres existants (voir carte ci-dessus). La DDE a proposé l'implantation de huit autres cabines automatiques en 2008. La balle est désormais dans le camp du ministère de l'Intérieur.
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Chaque automobiliste ou motard, c'est l'objectif, doit pouvoir être contrôlé environ une fois par heure sur tout le réseau. Reste, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, que les radars dont les emplacements sont connus et dûment signalés par des panneaux annonciateurs, flashent toujours autant d'usagers gardois. Contrairement aux amendes, on n'a pas encore trouvé la recette pour changer les mauvaises habitudes .
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Après la propagande à l'école pour surtout accepter gentiment les prunes, imposer un gilet de sauvetage en plein centre-ville (ils travaillent eux!) et l'usage de la brosse à dents (si si, c'est dans la même édition du journal) voilà que Big Brother cherche des réponses. La seule qu'on peut avancer c'est que la répression totale engendre des comportements excessifs. Ils préféreront nous casser les couilles avec leurs putains de radars et leur quota de PV pour chercher encore plus à régir nos libertés. Le reste c'est de l'esbroufe pour retourner le pecnaud!
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René DIEZ
Édition du mercredi 2 juillet 2008
Midi Libre